Venue du Michigan, elle prouve qu’il n’y a pas que Trump, ses dollars, ses faucons et ses va-t-en guerre de l’autre côté de l’Atlantique. L’artiste œuvre pour la musique en liberté, mais aussi pour une alimentation saine et respectueuse de la nature, des échanges commerciaux justes et équitables bref pour une terre humaine et fraternelle. Une belle voix, expressive et chaleureuse pour servir son folk satiné, Abigail s’accompagne efficacement à la guitare ou au piano et transmet son énergie avec brio. A son actif, une chanson sur la terre et le ciel, une complainte d’une femme qui accouche en poussant et dont le rejeton devra aussi pousser toute sa vie pour faire avancer ses idées, ou encore un « Take me as I am », prenez-moi comme je suis, clin d’œil involontaire à Jacques Prévert et surtout la chanson primée par les médiathèques qui lui vaut cette tournée : « The Condemned and the Innocent ». Inspirée d’un texte du poète palestinien Khalil Gibran marqué crime et châtiment et dont une spectatrice a fait lecture avant le chant. Magnifique geste à l’heure où l’ambassade de son pays s’installe à Jérusalem et quand des dizaines de manifestants sont abattus ce même jour par l’armée israélienne. Citoyenne du Nouveau Monde, Abigail Stauffer veut aussi un Autre Monde. Je vous propose de l’écouter et en français, s’il vous plaît, à l’issue de son concert, mais d’abord Patrice Casseri pour la médiathèque d’Herbès. Il parle du réseau qui a permis la venue de l’artiste américaine à Manosque.
Abigail Stauffer : la voix d’une autre Amérique !
Vendredi 25 Mai 2018
Fréquence Mistral Manosque